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 En la émoire d'un ami -Valesk -

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aresh
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aresh


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En la émoire d'un ami -Valesk - Empty
MessageSujet: En la émoire d'un ami -Valesk -   En la émoire d'un ami -Valesk - EmptyLun 25 Aoû - 7:55

Le jour se lève sur Alidhan.

Dans l’auberge de Brosems, où je passe la nuit, quelques rayons de soleil percent à travers ma fenêtre. Machinalement je cherche une présence à côté de moi, mais elle n’est pas là, ayant à faire dans le Royaume.

Je laisse alors mes pensées vagabonder, encore mêlée entre mes rêves et la réalité. Je pense à mon ami disparu : Valesk. Comme il me manque, mon plus fidèle compagnon de combat, de détente… Pendant quelques temps, il fut mon maître aux côtés de Melgath, puis notre relation changea, s’établissant sur un pied d’égalité, base de l’amitié.

J’aurais tout donné en ce moment, par aller le tirer du lit avec un bon sceau d’eau, lui tendre sa masse et l’inviter à aller couvrir de rouge les ruelles de Fuisserage où n’importe quelle autre lieu du Royaume. Mais il n’en sera pas ainsi, je partirais seul au combat aujourd’hui.

J’enfile vite mes armes. Pour une fois, mon armure brille de la lumière de la nouveauté. J’ai récupéré récemment les armes de ceux qui se nommaient autrefois les Seigneurs de Guerre. Un temps révolu où l’on pouvait encore être un seigneur. Bien malin ce marchand, il aurait du les nommer « armes des bouffons de la guerre », cela correspondrait davantage à ce que nous faisons.

Je descends les étages de l’auberge et tends quelques pièces à ce fidèle aubergiste. Le travail qu’il fait avec nous est précieux. Avec sa complicité et le contrôle de la forteresse, les troupes du Roy sont comme chez elle dans ce coin du royaume.

Le jour est déjà bien levé, et la lumière baigne les marécages qui cernent Brosems. Je sors mon épée de mon fourreau et avance prudemment. Aujourd’hui je me battrais en la mémoire de Valesk, il en sera ainsi.

Mon épée croise la route de quelques exilés qui trainent par ici. Dans la boue des marécages, je laisse leur dépouille et d’un regard j’exprime tout le dégoût que j’éprouve pour eux, le mien et celui de mon ami.

Alors que j’essuie les gouttes de sang de mon épée sur un corps gisant à terre, une flèche se pointe dans une articulation de mon armure, sur mon flanc, au niveau du ventre. D’un geste je m’abaisse et recherche l’ennemi. La douleur se fait intense, je ne vois pas grand chose, j’entends juste un sifflement quelques secondes après le premier. J’ai le temps d’apercevoir la marque des Ermites, avant que cette flèche puissamment tiré ne transperce ma protection.

Je me sens sombrer dans l’inconscience. Pourtant j’ai l’impression que ma chute n’en finit pas. De nombreuses pensées m’assaillent, semblant ralentir le temps. Quel honneur ai-je rendu là à Valesk ? Deux flèches et me voilà à terre… Mon ami, je ne suis pas à ta hauteur. Un sentiment de vertige m’envahit alors. Je ressens un manque, un manque au fond de moi. Melgath mon maître et désormais Valesk mon plus fidèle ami…. Comme je me sens soudainement seul. Je pense alors à Iryllia, pourtant pour la première fois, sa seule présence ne suffit pas à combler mon vide.

La chute s’éternise, centimètres par centimètres, je me vois tomber à la renverse, les bottes enfoncées dans la boue des marécages, ma main s’entrouvre et je lâche mon épée.
Que vais-je faire… Je sens que mes bottes s’enfoncent inévitablement dans la boue. Le poids me semble trop lourd à porter. Sans Melgath, sans Valesk, qu’allons-nous devenir, que vais-je devenir…Leurs visions, leurs principes, leurs idées, ils m’en ont fait le gardien, sans que je ne le veuille, sans que je m’y sente près. Aurais-je la force, sans mon ami, de tenir ce rôle de baron que l’on m’a confié, en aurais-je la force, la droiture d’esprit, aurais-je foi en nos principes et saurais-je les faire vivre…

Le doute m’assaille, le doute et le sentiment d’une mission trop lourde pour mes épaules… Avec ses sentiments, je sens mon corps sombrer, lentement perdre pied et s’enfoncer….

Je ne sais comment faire face à ces questionnements, il m’assaille de toute part, ajouté à la tristesse du départ de mon ami…

La boue comme symbole des poubelles de l’histoire où nous allons tous sombrer, la boue comme symbole de ce qui restera quand les années auront détruits notre volonté, la boue qui gagne du terrain sur les autres terres….

Je recherche un sens, une image à laquelle me raccrocher, face à cet avenir qui n’a pas de signification, qui n’a pas …d’avenir. Je pense à mes amis perdus, qu’est-ce qui les animait, qu’est-ce qui leur faisait garder la foi encore et toujours…

Un mot se dessine alors dans ma tête…

Je me laisse choir, tout s’accélère alors. Mon épée tombe à terre, mon corps se renverse projeté par la force de l’impact, je m’étale dans la boue…

La boue comme symbole de la terre mêlée à l’eau, symbole des principes de vie, de la pluie qui nous lave de nos péchés et de la terre qui efface les errements passés… La terre, l’eau, les végétaux m’accueillent, j’ai toujours puisé ma force en eux…aujourd’hui encore…

Je me réveille…

La guerre.
La guerre, comme obsession, la guerre de tous les jours, sans concessions ni avec l’ennemi, ni avec soi-même. La guerre comme pierre angulaire de nos vies, la guerre comme sens, pour elle-même et par elle-même. Jusqu’à la mort, jusqu’à la mort de nos ennemis….

La guerre comme principe de survie. Voilà ce qui animait Melgath, voilà ce qui tenait Valesk debout pendant toutes ces journées.

Lentement, j’attrape mon épée qui gît à côté de moi. Appuyé sur un genou je me redresse. Mon ennemi n’est plus là. Au soleil, je vois que plusieurs heures ont passé.

De nouveaux visages se dessinent alors dans ma tête, celui d’Iryllia, naturellement. Et penser à elle me comble, me suffit. Alors d’autres visages bien connus viennent à moi, ceux de tous les Ascètes, ceux qui forment cette guilde et qu’ensemble nous menons…

Armés de certitude, je me relève…vers la guerre…
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