renaître

Ma vie de femme je l’avais vécu sous le blason rouge, à servir ce Roy, à servir des idéaux et des principes dont les fondements me semblent encore obscures aujourd’hui.

J’avais rejoint les Ascètes, espérant grâce à leur mode de vie me cacher du monde, des désillusions, ils étaient devenus mes amis, ma famille au même titre que mon époux, inlassablement présent pour m’épauler.

J’allais entamer un passage difficile et une fois de plus je savais que je pouvais compter sur eux.

L’heure était venue pour moi de commencer cette nouvelle vie mais je ne voulais pas tout abandonner.

J’avais perdu foi en ce Roy mais mon cœur regrettait de devoir quitter certains royalistes, pourtant il me fallait partir, cette guerre n’était plus la mienne, j’avais vu trop de sang couler inutilement, trop de rancœur et de rancune s’installer au sein de ce rassemblement.

Jamais je n’oublierai les combats menés avec certains, le réconfort des mots de mes amis, la chaleur des demeures de certaines guildes.

J’emmenai avec moi pour seul souvenir une amulette remise par un brave guerrier il y a bien longtemps.

Je partais rejoindre les miens, là où était ma place, ce n’était pas une simple renaissance, c’était bien plus que cela.

Je m’apprêtais à me rendre à la tannière, mon nouveau lieu d’apprentissage, toute une éducation de formules magiques à réapprendre, mais aussi de nouvelles connaissances à faire.

J’allais devenir Ermite de la guérison, un être plutôt solitaire en soit mais je savais que je ne serai totalement seule, d’une part parce que j’y retrouvais mes amis les Ascètes et d’autre part car j’emmenais avec moi Ronny mais également se petit être qui grandissait un peu plus chaque jours en moi.

« Elle deviendra une grande magicienne » m’avait on dit.

C’était aussi pour elle que je quittais mon blason, je ne voulais pas qu’elle se pose sans cesse les questions que je m’étais maintes fois posées.

Je regrette une certaine époque où les royalistes ne voyaient pas que leur intérêt personnel, certes ils ne sont pas tous devenus ainsi mais il m’arrive parfois de me demander s’ils savent pourquoi ils se battent.

Un sentiment d’incertitude m’avait envahi, il semblait presque palpable tellement il était intense.

J’avançais vers de nouvelles terres, de nouveaux horizons, j’avançais vers ce soleil couchant, qui inlassablement renaît chaque jour, il était temps pour moi d’en faire autant.