Le Cercle des Ascètes
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 L'appel de la montagne

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aresh
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aresh


Nombre de messages : 1402
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MessageSujet: L'appel de la montagne   L'appel de la montagne EmptyJeu 19 Mar - 11:10

J’avais retrouvé Iryllia comme
prévu. Nul besoin de longues discussions, un regard suffisait à nous
comprendre. « Nous savions » comme nous aimions à le répéter durant
nos longues veillées au coin du feu. Je lui avais transmis ce dont elle aurait
besoin pour son périple et dans un dernier baiser, nous nous quittâmes.





L’appel des hauteurs montait en
moi. En franchissant pour la première fois les sommets d’Asteagan et en y
reniant mon allégeance, je n’aurais jamais cru que ces monts auraient sur moi
un tel effet. Je m’y sentais chez moi, un foyer calme et rassurant comme la
demeure des Ascètes. Etrange demeure qu’elle était d’ailleurs devenue.
Autrefois repaire de fidèles de Galoregor, nous avions tous suivi notre propre
chemin, tout en conservant notre filiation aux Ascètes. Celle-ci était devenue
plus importante que le reste.





[…]


Les Monts d’Astaegan





J’y restai de longues semaines à
réfléchir sur ma nouvelle condition. On réalise souvent à quel point les choses
étaient simples quand enfin, on se contraint à fuir le confort de la
simplicité. Des ennemis et des alliés définis par des blasons, voilà ce que fut
mon monde pendant de longs mois sur les Terres d’Alidhan.


J’avais fui ce manichéisme
militaire, comme la plupart de mes compagnons. Il fallait être clair, cette
guerre ne finirait jamais et aucun des trois ne méritait la victoire. Nous devînmes
donc Ermites.





Pour ma part, j’avais élu
domicile dans la froideur des monts enneigés d’Asteagan. Cet ancien vœu d’ascèse
semblait ne plus vouloir me quitter. Dans les hauteurs, je devais repenser le
monde, y retrouver ma place.





Cela me prit de longs mois, désapprendre
ce que j’avais appris, renier tout ce en quoi je croyais. Jeter à terre un
blason est un symbole, mettre à bas ses idéaux est autre chose. Je compris
alors avec surprise, qu’il est parfois plus aisé de suivre des voies tracées
que de suivre sa propre voie, de déterminer seul sa ligne de conduite.





Moi qui avais vécu tant de temps
dans l’ardeur et la pression des combats, il me fallait trouver une nouvelle
place en ce monde que je ne souhaitais pas quitter. Je repensais à ceux qui
furent mes ennemis là-bas, mais qui aurait pu être des amis ailleurs, et à ceux
qui ne méritaient pas mon allégeance et mon soutien en bafouant des idéaux. Le
monde me parut soudain infiniment plus complexe et plus riche.





Peu à peu mon vertige originel se
dissipait pour laisser place à un flux d’idées et une soif de découverte. J’apprenais
sans doute à être libre, à exercer mon libre arbitre.


Mon corps, aussi, fut soumis à de
longues épreuves. Je devais continuer à m’entraîner, à affuter mes armes,
car là-bas, on ne me pardonnerait pas mes anciens actes.





[…]





Ce matin là, le vent glacial des
monts soufflait sur mon visage. J’inspirai à fond cet air pur. J’avais appris à
vivre avec les vents incessants qui soufflent là haut à Asteagan. Ils étaient
devenus mes seuls compagnons dans ma retraite solitaire. Certaines nuits, il me
semblait même les entendre me chuchoter quelques nouvelles du monde ou de
douces pensées d’Iryllia.


J’avais aussi appris à converser
avec les vents. Dans les os d’un grand oiseau disparu depuis longtemps, je m’étais
fabriqué une flûte. Quand j’en jouais, les vents se mettaient à souffler avec
plus d’intensité et semblaient danser avec moi.





Ce matin là, donc, je me trouvai
sur une corniche d’où j’observais les Terres d’Alidhan. Il me semblait même
pouvoir reconnaître Gonk, la faille et au loin Mérulik. Je sortis ma flûte et
me mis à jouer un air mélancolique. Je disais au revoir à mes compagnons, j’avais
appris ce que je devais apprendre, il me tardait désormais de rejoindre le
monde des vivants, armés de ces nouveaux savoirs.





Aux premières notes de mon
instrument, les vents se levèrent.


Au deuxième temps de mon air, ils
s’élevèrent puissamment autour de moi.


Au troisième temps, ils m’enveloppèrent.





Ce fut accompagné par eux, que je
descendis les monts, armés de nouvelles certitudes. J’étais désormais libre,
mais toujours un combattant.





Libre de châtier mes ennemis, ces
fous aveugles qui s’obstinent, ces traîtres qui abusent de la bienveillance des
gens, ces lâches qui oppriment les faibles. J’avais ma propre idée de la
justice, non pas bien du bien et du mal qui n’avait plus aucun sens dans ce
monde chaotique, mais bien de ce qui était juste ou non. Je savais désormais
comment agir face à mes ennemis.


Me voici aussi libre de secourir
mes amis, ceux qui renoncent à l’illusion du confort, qui ne cèdent pas à la
facilité, ceux qui –tout simplement- sont dignes de confiance. Dans mes mains,
je sentais une nouvelle force, celle de guérir les corps et les âmes.





[…]





Au pied de la montagne, les vents
me quittèrent, je rangeais ma flûte, car ces terres ne méritaient pas la beauté
du son des vents. Là-bas à Mérulik, je devais retrouver Iryllia.


J’avais hâte de voir comment elle
aussi avait changé.
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